jeudi 11 décembre 2014

Tu seras, médecin, mon (ma fille) fils !




Tu seras un homme, une femme, médecin, mon (ma fille) fils  !

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie (ou de ta journée ou d'une simple consultation ..),
Et sans dire un mot te mettre à rebâtir (à chaque jour, année après année ...),

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties (cent consultations ou d'une seule, aussi bien conduite que (mal)menée dans les meilleures (ou pires) conditions),

Sans un geste et sans un soupir,

Si tu peux être amant "LE médecin", traitant et digne de confiance, sans être fou d’amour, (imbu de pouvoir ou ivre de ta puissance),

Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
(Faire preuve d'autorité sans être autoritaire, être sérieux dans chacun de tes actes de tous les jours sans te prendre au sérieux ...)

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre,
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles,
Travesties par des gueux (tes patients, l'Administration, les Caisses  ou tes chers confrères pour exciter les sots (toujours les autres contre toi, jaloux ou possessifs, cyniques ou roublards, intéressés ou vénéneux ..)

Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,

Sans mentir toi même d’un mot,

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois,
Et si tu peux (t'efforcer d') aimer tous tes (chers) amis (et les autres) en (con)frère,
(Les plus haïes ou les plus détestés, les plus orgueilleux ou les les plus fiers ..)

Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi, (la possibilité d'un renoncement),

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser jamais ton rêve être ton Maître,
(Au détriment de l'autre, des tes confrères, de tes patients ou d'un autre tiers ...)

Penser sans n’être qu‘un penseur (et moralisateur ..),
("Le mieux est l’ennemi du bien")

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
("fluctuat nec mergitur"  flotte, surfe mais ne coule pas ... )
 Si tu peux être brave et jamais imprudent,
(Primum non nocere,  d'abord, ne pas nuire ou être nuisible ...)
(et vaut il "mieux prévenir que guérir")
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
("mieux tenir (que courir) que guérir")
Sans être moral ni pédant,
 ("Olim Cous nunc Monspeliensis Hippocrates" )
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite,
("Errare Humanum est")

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête (ton indépendance et ta liberté),
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Ne seront (peut être pas) à tout jamais (à tout jamais !!) tes esclaves soumis,
(Et peut être pas toujours avec toi)
Et, ce qui vaut mieux (finalement ?!) que les Rois et la Gloire (ou la reconnaissance),

Tu seras Un homme (Une femme) Médecin, (ma fille), mon fils ! 

mercredi 22 octobre 2014

de la difficulté d'hospitaliser son patient ...

Illustration : 

 

La célèbre pub de la vache qui rit : Le Casting (1984)

 

Toujours d'actualité sur 

https://www.youtube.com/watch?v=ktZ-5FVafXA

J'y pense souvent quand je ne parviens pas à faire hospitaliser mon patient :

 

"C'est (parfois) très difficile de trouver une place à l’hôpital et nous entendons souvent :

Trop vieux

Pas assez malade ou trop malade

TROP BANAL ou trop compliqué

TROP LOURD

Trop cher ou trop typé

Trop tard, TROP MAIGRE

Pas de place, désolé ...

Pas le moment, pas le lieu, pas la bonne indication, la bonne orientation ...

Trop de problèmes ...

Pour être une bon malade et plaire à tout le monde, il faut avoir AU choix ...

une bonne maladie ...

une bonne "personnalité" ... "

 

et un bon casting  certainement ... !! 

 

Ou peut être tout simplement aussi un "bon médecin" ?? 

Ou un "médecin à part", pour ses malades, "mon docteur !!"

 ... un "médecin pour ses malades" ...

Et peut être pas toujours à la hauteur des attentes des patients ou de leurs familles ?

Et le casting n'est pas toujours des plus réussi, nous devons l'avouer, aussi !! 

Pas toujours à la hauteur de nos espérances ... ou désespérances (quand il est question de malades, de maladies et souvent de grandes souffrances ...).

mercredi 1 janvier 2014

CHACUN CHERCHE SON DOCTEUR


 
S'il consulte plus de trois quart d'heures, il n’en finit pas et la salle d’attente désespère !
S’il consulte moins de dix minutes…
il bâcle son travail et ne pense qu'à son argent !

S'il est en retard à cause des urgences et peut être aussi, trop souvent à cause de sa disponibilité auprès de ses patients, on dit qu'il exagère et qu'il abuse !
S’il fait trop de visites … il n’est jamais à son bureau et les gens diront qu'on profite trop de ses bontés ! S'il n'en fait pas assez, on dira qu'il se désintéresse de se patients !


S’il aborde des problèmes sociaux … il vire à gauche !
S'il est trop dur avec ses malades ... il vire à droite et on le traite de facho !
Certains diront qu'il vieillit ou qu'il manque d'expérience ...

S'il est trop direct avec ses patients, on dira qu'il manque de tact ?
Pas assez, et personne ne le comprendra (ou feindra de ne pas le comprendre) ...


S’il devient plus exigeant… il ne veut faire que de la "vraie médecine" et soigner de "vrais malades" !
Qu'il n'a plus de cœur et manque d'humanité ... Qu'il est trop technique ... Qu'il ne pense qu'à lui ...
S'il refuse tout à ses malades ... il a peur de tout et la crainte et les foudres de la sécu ...
trop proche de ses quotas, de ses points et de la Sainte Sécu !
S'il ne fait rien ... c'est un je m'en foutiste au mieux !  au pire
un incompétent !
De toute façon, il est coupable car  trop négligeant !

S’il va travailler ailleurs, dans un centre de soins, clinique, hôpital ou dans une association ...
S'il va en formation ou à des congrès …
S'il ose faire du syndicalisme, s'intéresser à sa profession et s'investir dans des activités extra-professionnelles,
c’est qu’il n’a rien d'autre à faire dans son cabinet et préfère se la couler douce que de s'occuper de ses malades !

S'il prend trop de congés, on dira qu'il abuse ! de toute façon, il en prend toujours trop, toujours quand on est malades !
S'il n'en prend pas assez, on dira au mieux qu'il aime trop son travail et ses malades, au pire qu'il aime trop l'argent,
mais qu'il exagère et ne va pas tenir à ce rythme et qu'il néglige trop sa famille !
S’il reste caché dans son bureau et ne répond plus au téléphone que par l’intermédiaire de son secrétariat …
on dira qu'il s'est coupé du monde, de ses patients, de autres soignants et de la réalité qui l'entoure !
S'il répond à tous les appels, le téléphone ne cesse de sonner, les consultations s'éternisent et les patients s'impatientent ...

S’il réussit auprès des jeunes et des enfants … il est trop familier  !
S’il voit trop de malades … il en fait trop et il est trop démago !
S'il n'en voit pas assez, c'est qu'il a du temps à perdre et n'a pas besoin d'argent !
On dira qu'il passe à côté des problèmes de son temps et ne peut pas faire de la bonne médecine !


S’il fait des travaux dans son cabinet … il jette l’argent par les fenêtres !

S'il ne fait rien, il compte ses sous ...
il laisse tout à l’abandon et néglige le confort de ses malades ...

S’il collabore avec les équipes médico sociales, avec la sécu ou la médecine du travail … il est trop influençable !
Il se laisse trop mener par le bout du nez !
S'il s'isole, il est égoïste et trop individualiste ! trop perso !

S'il reçoit les visiteurs médicaux, c'est qu'il est vendu à l'industrie pharmaceutique !
S'il ne reçoit plus la visite médicale, il n'est plus dans le coup ou "trop générique"
S'il prescrit trop, c'est un trop gros prescripteur déraisonnable !
S'il prescrit peu, un trop petit prescripteur avare de ses prescriptions !

S’il sourit et fait la bise facilement … il est trop familier !
Si distrait ou préoccupé, et qu'il n’a pas vu quelqu'un … il est distant !


Quand il a une cravate il est trop conformiste et quand il n'en a pas il est irrespectueux ... !

S'il s'habille mal, il est négligeant et s'il habille bien, il en fait trop ...



S’il est jeune … il n’a pas d’expérience !
S’il est âgé … il devrait prendre sa retraite !


  Bon courage Monsieur le docteur, car malgré tout cela, certains vous diront que vous faites un beau métier ...
et chacun finira par trouver (il faut l’espérer) son "bon docteur"  !