" Tout a commencé, docteur, à 01h42 cette nuit, par des douleurs du bas ventre, plutôt à droite et de plus en plus insupportables !!
- vous faites quoi comme travail ?
- je suis contrôleuse de gestion."
et moi bien sûr de programmer son "contrôle digestif" dans le but d'éliminer une éventuelle appendicite...contrôle bio... contrôle écho...
" Je suis rarement malade et en ce moment c'est un peu le stress au travail...
- cela fait longtemps que vous n'avez pas pris de vacances?"
Le "contrôle" réalisé s'avérera bien sûr strictement négatif et pourtant, j'ai voulu y croire à l'appendicite de 01h42, que l'on aurait pu caser quelque part dans notre grand livre de comptes de notre petite médecine au quotidien non programmée et sous "contrôle", grandeurs et petitesses de cette médecine du quotidien, regroupant quelques histoires de chasse et des milliers de petites anecdotes, qui finissent toutes en général (et peut être trop souvent dans cette médecine du particulier) par passer dans le chapitre s'il existe réellement, pertes et profits de l'exercice médical, au débit du soignant comme du soigné, des économies de santé et de nos chères assurances, au détriment surtout d'une certaine rentabilité qui se voudrait pourtant, à tous les coups, en tout temps, en tout lieu, aussi infaillible que performante, excellence, exigence et perfectibilité, le maitre mot, rationaliser et structurer (dans un monde qui l'est peut être de moins en moins ...)
Grandeurs et petitesses de la médecine en général ... et du patient en particulier ...
Elle portait le même prénom qu'une amie de fac, plutôt grande et directe, style "je parle fort et ça déménage", et mon physique aidant, "je suis grande et plutôt jolie". Elle venait d'accoucher l'année précédente et affichait un très beau sourire, ouverte et sympathique, à l'image de ces personnes qui n'ont aucune difficulté à donner le change et à vous dire franchement ce qu'elles pensent, sans aucune formalisation, brut de décoffrage...
Et, dans cette façon complétement détachée, "d'assurer" et de vouloir en permanence rassurer son monde, commander, diriger, l'esprit bien trempée aux meilleures techniques de DRH et à qui certainement, on ne se permettrait pas de se la ramener, ce genre de personne à qui "on ne se la fait pas", surtout quand il s'agit de leur répondre et même le plus calmement, façon posée et réfléchie, "je vous comprend, je vous écoute mais je dois vous dire que ...il faut assumer...": il y avait au tout début de notre conversation, l’impossibilité de lui dire que tout cela n'était que fonctionnel... "jamais malade, et toujours en forme...", rien ne peut m'arriver tant que je ne l'ai pas décidé...
01h42 cette nuit là, réveillée par de terribles douleurs abdominales, nous avons vraiment voulu y croire à cette appendicite. Il n'en fut rien, elle s'améliora peu à peu avec le traitement, que l'on appelle symptomatique ...
Elle se plaignit à nouveau un peu plus tard, alla voir un gastro-entérologue, qui la retraita à nouveau et les douleurs disparurent complètement, une fois tous les "contrôles" effectués...
... notre charmante contrôleuse de gestion n'avait pu cette nuit là, à une 01h42 exactement, contrôler ses douleurs ABOMINABLES...
- vous faites quoi comme travail ?
- je suis contrôleuse de gestion."
et moi bien sûr de programmer son "contrôle digestif" dans le but d'éliminer une éventuelle appendicite...contrôle bio... contrôle écho...
" Je suis rarement malade et en ce moment c'est un peu le stress au travail...
- cela fait longtemps que vous n'avez pas pris de vacances?"
Le "contrôle" réalisé s'avérera bien sûr strictement négatif et pourtant, j'ai voulu y croire à l'appendicite de 01h42, que l'on aurait pu caser quelque part dans notre grand livre de comptes de notre petite médecine au quotidien non programmée et sous "contrôle", grandeurs et petitesses de cette médecine du quotidien, regroupant quelques histoires de chasse et des milliers de petites anecdotes, qui finissent toutes en général (et peut être trop souvent dans cette médecine du particulier) par passer dans le chapitre s'il existe réellement, pertes et profits de l'exercice médical, au débit du soignant comme du soigné, des économies de santé et de nos chères assurances, au détriment surtout d'une certaine rentabilité qui se voudrait pourtant, à tous les coups, en tout temps, en tout lieu, aussi infaillible que performante, excellence, exigence et perfectibilité, le maitre mot, rationaliser et structurer (dans un monde qui l'est peut être de moins en moins ...)
Grandeurs et petitesses de la médecine en général ... et du patient en particulier ...
Elle portait le même prénom qu'une amie de fac, plutôt grande et directe, style "je parle fort et ça déménage", et mon physique aidant, "je suis grande et plutôt jolie". Elle venait d'accoucher l'année précédente et affichait un très beau sourire, ouverte et sympathique, à l'image de ces personnes qui n'ont aucune difficulté à donner le change et à vous dire franchement ce qu'elles pensent, sans aucune formalisation, brut de décoffrage...
Et, dans cette façon complétement détachée, "d'assurer" et de vouloir en permanence rassurer son monde, commander, diriger, l'esprit bien trempée aux meilleures techniques de DRH et à qui certainement, on ne se permettrait pas de se la ramener, ce genre de personne à qui "on ne se la fait pas", surtout quand il s'agit de leur répondre et même le plus calmement, façon posée et réfléchie, "je vous comprend, je vous écoute mais je dois vous dire que ...il faut assumer...": il y avait au tout début de notre conversation, l’impossibilité de lui dire que tout cela n'était que fonctionnel... "jamais malade, et toujours en forme...", rien ne peut m'arriver tant que je ne l'ai pas décidé...
01h42 cette nuit là, réveillée par de terribles douleurs abdominales, nous avons vraiment voulu y croire à cette appendicite. Il n'en fut rien, elle s'améliora peu à peu avec le traitement, que l'on appelle symptomatique ...
Elle se plaignit à nouveau un peu plus tard, alla voir un gastro-entérologue, qui la retraita à nouveau et les douleurs disparurent complètement, une fois tous les "contrôles" effectués...
... notre charmante contrôleuse de gestion n'avait pu cette nuit là, à une 01h42 exactement, contrôler ses douleurs ABOMINABLES...
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