vendredi 1 janvier 2016

"C'est de votre liberté d'exercice dont il s'agit, tout simplement."




"C'est de votre liberté d'exercice dont il s'agit, tout simplement."

Piqûre de rappel et préparons-nous pour 2016 :

" Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique. Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. " 

« Martin NIEMÖLLER, déporté à Dachau … 

Le Dr POUPARDIN Didier (1946-2015), condamné à 66 ans pour n’avoir pas respecté scrupuleusement ALD et 100% pour ses patients, je ne le connais pas. J'ai donné mon obole pour défendre un homme condamné par un organisme juge et parti, la CPAM. »

Dr Y. G. ... 61 ans, généraliste. Le 08/01/2013 à 22h20 - Profession : Médecin

Je connais par contre les Dr C. T., Dr N. D., Dr M. J., Dr T. G. ou le Dr J.Y. T. ...
Je ne connais pas les Dr V. M., le Dr S. A. ...
mais peu importe .... déjà jugés et bon certains déjà partis ...

Jugés et partis pour certains, et pour quelques-uns définitivement sans aucune possibilité de retour puisqu'ils ont décidé de mettre fin à leur exercice libéral ou pour quelques malheureux, trop maladroits (diront-ils sans doute …), de mettre fin à leur jour tout simplement, ou parce qu'aussi la maladie pour d’autres, beaucoup plus nombreux et anonymes, maladie qui n'épargne personne bien sûr, même pas les soignants, à force de harcèlements, de contraintes et de charges, aura le dernier mot et aura fini par les emporter ... burn out, cancer, dépression, alcool  ...

Juge et parti, la Caisse Primaire d'Assurance Maladie, une Caisse qui se remplit mal et qui se vide trop vite et n'en finit de ne plus savoir comment boucher ses trous, gérer ses assujettis sociaux, leurs maladies, leurs excès, l'impuissance ou l'irresponsabilité des politiques et gouvernants successifs ...

Juge et parti, "l'Assurance" pour le malade d'être guéri d'être soigné ou de trouver simplement la personne qui saura pouvoir répondre à ses souffrances ...

L'année 2016 commence avec en janvier l'ouverture de la chasse aux statistiques et la mise sous observation (MSO) ou mise sous accord préalable (MSAP) de certains médecins que la caisse (qui paye et veut faire payer ... ) voudrait faire passer pour de simples délinquants sans aucun possibilité de se défendre ou se justifier ... ils recevront leurs courriers juste avant l'été 2016, juste avant qu'ils ne prennent  leurs vacances et certainement un dernier courrier en décembre 2016 pour la sanction financière, qui ne doit pas dépasser (comme le dit la loi Fillon ..), le double du plafond mensuel de la sécurité sociale soit 6 260e ...

Pour tous ces affreux médecins généralistes à 23e la consultation et bientôt en Tiers Payant Général et Obligatoire (« faut pas se gêner non plus !! faut pas exagérer … ils gagnent trop d’argent ... trop de liberté, pas assez de contraintes, ils abusent trop … ») …

... ces affreux généralistes, omnipraticiens et ignares pour tout, toutes et tous, mais que l'on vient chercher quand « ce n’est pas grave », ou quand on croit justement que « ce n'est pas grave » ou tout simplement pour se rassurer en la personne dont a confiance, quand personne ne peut plus rien ou ne veut plus, quand personne ne peut plus s'occuper de vos problèmes ou de vos histoires si personnelles et insolubles ... « j’ai confiance en vous, docteur !! »

... ces affreux généralistes stakhanovistes de la santé, qui travaillant peut être trop au regard des normes du service médical des Caisses et de l’avis des médecins conseils des Caisses, sans aucune autre forme de justification médicale pour le praticien à la défense de tous ces actes qui pourraient être tout bonnement le plus souvent, liés à l'état de santé des patients et des populations de nos campagnes ou de nos quartiers, de leurs arrêts maladies prolongés, de leurs besoins médicaux et dans très rares cas, bien sûr (et qu'on imaginerait beaucoup plus fréquents et si habituels et toujours trop chers pour les Caisses) ces quelques demandes de soins ou tous ces petits arrangements ("mon administration me demande de prolonger l'arrêt", "la médecine du travail ne peut pas me recevoir avant 1 mois", "ma fille, mon fils, mon père, ma grand-mère va mourir ..." ) que leurs affreux médecins finiront bien sûr par leur octroyer (car parfois un peu trop humains ... ) et céder souvent à un grand désarroi ...

... ces affreux médecins qui travaillent (souvent seuls et sans secrétaire) parfois plus de 15h dans la journée et plus particulièrement en période d’épidémies ou durant les périodes de congés où ils se retrouvent isolés, ces affreux médecins qui assument aussi et encore leurs tours de garde dans leurs cabinets ou les MMG (Maison Médicale de Garde) qu'ils se sont parfois battus pour leur création et souvent contre les pouvoirs publics, après avoir mobilisé et regroupés leurs confrères dans quelques projets au service des populations ...

... ces affreux médecins qui ne veulent plus travailler car les jeunes eux-mêmes ne veulent plus s'installer ... et qui finiront tous (nécessairement) par consulter dans des énormes dispensaires, des grands centres commerciaux ou tout simplement aux urgences des hôpitaux et des cliniques ...

... ces affreux médecins déjà jugés et déjà partis, face à tous les administratifs des Caisses et autres assurances privées, si attentifs eux peut être au choix ou les deux sans doute (« c’est leur boulot après tout et les directives », disent-ils … « mais on vous comprend !! » … ), au sort de leurs assurés et surtout de leurs dépenses ?? … à la façon dont tous ces médecins et autres professionnels de santé qui désespèrent et que personne ne semble vouloir écouter, que beaucoup de décideurs et responsables veulent ignorer mais que bon nombre de patients recherchent toujours désespérément ...

... tous ces affreux médecins sous le coup de nouvelles sanctions pour 2016 ...

... et peut-être que moi aussi en 2016, j'en ferai partie ...
  je quitterai sur convocation de la Caisse mon cabinet un jour de semaine, probablement un lundi aux heures ouvrables,

... faire plus de cinquante kilomètres et aller me justifier pour les arrêts maladies, les ordonnances kiné ou infirmières, toutes les prescriptions effectuées il y a plus de 12 ou 18 mois ...

... m'entendre dire (comme nous le disons très souvent d’ailleurs à nos patients …) que « ce n'est pas grave », « qu'il faut faire un petit effort » et qu'il y va de la survie de notre sécurité sociale si ce n'est de l'avenir du pays ... « qu'il ne faut pas être trop empathique avec les patients », se garder « de ne pas trop tirer de plans sur les comètes » ou de ne pas considérer « l’alignement des planètes et autres conjonctions astrologiques » quand on veut parler de son travail et son activité, « revenir au réel » nous disent-ils, et surtout « ne pas être trop social », « pas faire du dispensaire » (« ce n'est pas notre rôle et votre boulot !! »), « qu'il ne sert à rien de commencer parfois ces journées à 7h00 » ou comme sans doute, d'être réveillé dans la nuit pour une famille inquiète par un proche en fin de vie mais qui a souhaité et demandé son retour au domicile ...

... j'en serais peut-être de ces médecins et fier comme eux, de prendre le chemin qui mène aux pires impasses d'un système qui court à la ruine et démantèlement programmé de notre système de sécurité sociale à la française ...

Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945, Niemöller se consacrera par la suite, jusqu'à sa mort en 1984, à la reconstruction de l'Église protestante d'Allemagne et prendra de plus en plus de distance avec les milieux conservateurs de ses origines pour devenir un militant pacifiste. Ce poème a été, et continue aujourd'hui à être, faussement attribué au dramaturge Berltolt Brecht

Poème attribué à Niemöller :
« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.

Lorsqu'ils ont emprisonné les socialistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas socialiste.

Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.

Lorsqu'ils sont venus me chercher
il ne restait plus personne
pour protester. »
La forme initiale exacte et l'origine de ce poème ne sont pas connues avec certitude. La forme ci-dessus est une traduction de celle reconnue définitive par la Fondation Martin Niemöller.

Le poème a été écrit en 1942.