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Félicitations, un peu de poésie dans ce monde de brutes, on en redemande... ça m'a fait pensé à la fois à l'un des dessins animés de ma fille, le géant de fer (pas le géant vert...) et le fameux petit prince de St Ex...la lutte, les arènes et la corrida :
j'ai d'abord cru que la consultation médicale s'apparentait à une sorte de rencontre entre gens "civilisés" et "bien éduqués", instruits et compréhensifs, le soignant et le soigné, le malade et le médecin... le "plus mieux" comme dirait ma fille, n'est pas toujours celui que l'on croit ... et à ce petit jeu, on se trompe très souvent...
après plus de 20 ans d'exercice, je finis par penser que la pratique médicale se rapproche plus de tauromachie et de ses arènes. De cette grande cérémonie taurine qui attire tant les foules, de cette chorégraphie de la mise à mort, de cette exaltation du courage, de la ténacité et du volontarisme, avec tous ses excès et ses faiblesses, peuvent surgir à tout moment, le meilleur comme le pire, avec du sang et des larmes. Chacun venant juger de la beauté du geste, non sans une certaine curiosité, voire un soupçon de voyeurisme devant la mort qui se donne en spectacle, à voir et être vue ... .
Quelques parts, nous sommes peut être le toréador, qui est seul face à la maladie et tout autour la foule, d'abord le malade ( le plus souvent aux premières places... quoique.. parfois plus caché dans les tribunes ...), le public hystérique, gueulard et remuant, l'administration qui juge et contrôle, les trop fameuses "autorités de tutelle", les médias bien sûr, les firmes pharmaceutiques, ça va de soit, nos confrères (chers confrères), l’hôpital, les familles, celles de nos chers patients, nos propres familles qui se plaignent du peu de temps qu'on peut leur consacrer ...
Nous restons souvent seuls face à la maladie mais il arrive parfois, et ce sont ces bons et grands moments qui font la grandeur de notre métier, que le malade descende, lui aussi, dans l'arène et participe au combat...nous avons de cesse de l'inviter à partager cette bagarre contre lui même et la maladie, comme nous essayons aussi, d'attirer toutes les bonnes volontés plus ou moins utiles et disposées, pour terrasser la bête, dont nous ne pouvons qu'apprécier le volontarisme et l'altruisme ...
... et peut être à la différence de la corrida, le combat peut alors se mener à plusieurs ...
... et nous apprécions aussi cet instant si fragile avant l'entrée dans l’arène où, dans le murmure lointain des cris de la foule, dans la fraicheur et à l'ombre des catacombes chargées d'histoire, dans cet espace privé et mystérieux, nous sentons monter peu à peu les clameurs et l'impatience du public. Nous prenons le temps parfois, de savourer ces quelques minutes à attendre, à penser, peut être à prier et à se concentrer sur l'essentiel, cette lutte improbable, ce combat inégal qui doit se livrer contre une bête aussi puissante que déterminée. La maladie est la plus forte mais nous pouvons la vaincre au prix de nombreux subterfuges et d'artifices, de patience et d'échanges, de techniques et pratiques médicales, plus ou moins sophistiquées, des plus anciennes aux plus récentes, pour en finir ou tenter d'en avoir le dessus ... de la contrôler, de l'éradiquer et parfois de l'éliminer...
PS " Je déclare aussi n'avoir aucun conflit d'intérêt avec le monde de la tauromachie d'une façon ou d'une autre, je n'ai jamais assisté à un seul spectacle taurin en France, en Espagne ou ailleurs...et je n'ai aucune antipathie particulière vis à vis de la corrida en général et des aficionados en particulier..."
ENCORE BRAVO et nous attendons avec impatience le prochain épisode ...









(1) Commentaires à l'article de Rue 89 du 06/09/12, "Sur Twitter, la fronde de médecins contre les déserts médicaux", qui faisait suite à notre texte commun "Médecine générale 2.0".
(2) Tweet de @OnlyLili diffusé lors de l'émission "Mots Croisés" du 29/10/12 sur France 2, "La santé à quel prix".
(3) Commentaires à l'article du Monde.fr du 10/10/12, "Futur médecin, bac+10, 80 heures par semaine, 2000 euros".
(4) Déclaration d'Yves Calvi, qui présentait l'émission "Mots Croisés" sus-citée. Le chiffre est faux, 15000 €/an c'est pour un élève de Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles. Un étudiant en faculté (et c'est le cas des étudiants en médecine) coûte 8000€/an. J'en avais déjà parlé ici, et vous trouverez les chiffres ici.
(5) Commentaires à l'article de Rue 89 du 01/11/12, "Faut-il forcer un médecin à s'installer dans un désert médical?".
Le titre est emprunté à la note de Fluorette, "M comme...". C'est suite à la lecture de sa note que je me suis décidée à sortir celle-ci, que j'avais en tête depuis un moment déjà.
Vous êtes ici chez moi, et je ne suis pas masochiste. Vous aurez compris que la couverture médiatique des questions de santé, et ce que le public en retient, me heurte quelque peu en ce moment. Je me réserve le droit de supprimer tout commentaire qui continuerait sur la même veine "les jeunes médecins sont des feignasses attirés par le fric qui rêvent de s'installer en PACA".
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